Keurgui

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Papa Moussa Lô Share | Wesh wesh frelo alors on dit quoi ? bien ou bien ? pépére la mifa ?
weah cousin, c’est comme ca que les jeunes se passent le bonjour de nos jours. Plus de temps pour les Assalamou aleikoum et tout ce tralala qui s’en suit. Et si tu veux te foutre la honte de ta vie, viens trouver une bande de jeunes filles et les saluer en leur serrant la main. C’est vieillot ca man, maintenant on se fait la bise. Au mieux si tu veux t’en sortir partout où il y’a nécessité de saluer, glisse un ‘jahjeuf’, ca passe!

Dans le jet set ou les milieux où se retrouvent les jeunes dakariens (dakarois inconscient, qui vole ses parents pour aller dilapider cet argent ou grand complexé qui veut paraitre autrement qu’il est réellement, qui vendange tout son fric dans des mondanités alors que chez lui on mange pas à sa faim, ceux sont encore les « yé vivé » ou « faroté man »), dans les lieux que squattent ces jeunes, on parle le Wolofranglais c'est-à-dire un mélange du wolof, du français et du anglais. Tu sais du genre « waay ce mat’ je voulais aller en ville despee (verlan de speed), mais finally mo eat sama time » (ce matin je voulais allait en ville en vitesse, mais finalement ca m’a pris tout mon temps). Dans ces milieux, la frime passe avant tout. Tu n’as rien, tu n’es rien mais tu t’en bas les khalawi (co**lles), il faut que tu blow (tu attires l’attention) niou la koy foggé. Faîtes un tour à la pointe des almadies pendant les vacs (vacances) voir, à la base là-bas c’était une plage où les gens allaient en famille pour prendre de l’air et se détendre. Mais les jeunes (hun ! les jeunes !!! et les vieux aussi) l’ont transformé en haut lieu de compét’ (compétition). Les rutilantes voitures y font foison, stationnées le long de la route, à des centaines de mètres de la plage. Beaucoup ne verront même pas la couleur de la mer, mais se feront voir par tous les squatteurs venus assister ou participer au grand défilé. Le son de la caisse à fond et pour être plus tendance, une canette de bière à la main. Les filles jamais en reste, sont bien sûr de la partie plus sexy que jamais. Personne parmi ces « dakariens » n’oserait se défiler devant l’immense rendez vous qui les attend ce soir au night club.

Boîte de nuit ou night club un autre endroit très prisé par cette tranche de la société. Je vous donne vite fait le décor de ces lieux : « c’est un endroit clos, le plus souvent très mal aéré où beaucoup de gens s’entassent et où presque tout le monde fume et danse comme pour embraser la chaleur déjà suffocante de la place. Et quand tu veux parler à ton interlocuteur le plus proche, il faut savoir bien hurler comme les chanteurs de mbalakh. Les gens disent qu’ils vont dans ces lieux pour se faire compresser (pardon ! pour décompresser). En réalité même s’il existe toujours des tâches qui y vont pour éliminer le stress, c’est un secret de polichinelle de dire que ces endroits sont de hauts lieux de drague où les hommes et les femmes se cherchent et se chassent à la Rick Hunter et Dee Dee Mc Call (salut miss, passe ma sa number call). Il y’en a deux ou trois qui dansent mais le reste se réserve une table grâce aux bouteilles de champagne ou de JB et ne quitteront pas leur table durant toute la soirée. Faute de table les badauds comme moi vont s’adosser au comptoir ou vont se figer quelque part avec leur consommation « une tasse en général» qu’ils vont tenir à la main toute la nuit. Autre truc qui attire les attentions et attise les tensions c’est la tenue des meufs ; faut se dire que les sœurs savent pas sur quel pied danser. Elles viennent en club vêtues de façon très bizarre, j’ai vu en boite des filles habillées en sous fesse, en sur fesse, d’autres venues en robe de soirée, habillées en nuisette, d’autres qui se servent de foulard comme haut pour essayer de cacher leurs nichons. D’autres encore s’y rendent nues parce que ce qu’elles portent et appellent des habits ne sont pas des vêtements en réalité.

Ce qui est vraiment ahurissant c’est qu’il faut payer parfois très cher pour s’engouffrer dans ces micmacs. »
Njaaxum lui est plus malin que ces « dakariens » au lieu d’aller suffoquer et se ruiner pour la drague et la frime—il préfère se rendre les samedis soir quelque part dans Dakar où il peut manger, boire, danser à l’air pur et même draguer s’il le souhaite et tout cela sans dépenser la moindre oseille (argent) suivez juste mon regard ! En tout cas dans ce bled il y’a trop de jeunes izi ou tigo (qui aime la facilité, car pour fuir leur responsabilité beaucoup s’autoproclame Baay Fall. Tout simplement parce qu’ainsi ils peuvent quémander par ci par là sans trop de gêne. Tous adeptes de bacchus comme les dakariens, les sous qu’ils mendient au nom du marabout vont mourir chez le vendeur de bière du coin. D’autres abandonnent les classes très tôt et deviennent rappeurs tutti quanti. Juste pour se faire un nom, passer à la télé et se faire les filles (folles) à foison. Tel un poison qui se répand, C’est maintenant facile et même automatique chez les jeunes tu laisses tomber les études et dès que t’es dos au mur, tu deviens soit rappeur, soit Baye Fall ou lutteur pendant qu’on y est ! On a perdu le nord à force de danser, beaucoup de nos frères sont devenus danseurs. Cela me fait peur vu la minceur de la barrière qui sépare la danse à l’homosexualité. Pour beaucoup, cet art est juste un tremplin pour aller se faire sodomiser en échange des quelques billets.

Les parents aujourd’hui sont déphasés et dépassés par la réalité, ils ne savent plus que leurs enfants et surtout les filles n’habitent plus chez eux. Elles ont toutes des AP (appartements) à Sacré cœur, à la cité Fadja, au nord et ouest foire. Et weah ! Vous pensiez qu’elle allait chez sa tante ou sa cousine, mon œil. Mon père est venu un jour me prévenir que le sida était bien là. Ca m’a fait un peu marrer quand même car je sais que si je lui disais moi, tout ce qui est vraiment là, il pourrait plus dormir ni de nuit ni de jour for real ! (pour de vrai). D’autant plus que cette maladie se transmet maintenant comme dans un jeu. Car des personnes contaminées utilisent des aiguilles où des seringues et les posent à des endroits publiques comme dans les boites de nuit et te laissent comme message : « bienvenu chez nous »

Je pense qu’il est grand temps qu’on arrête tout ce cirque, toute cette mascarade, cette imposture. Que chacun de nous croit en ce qu’il est et essaye d’imposer sa propre personnalité. En wolof on dit « tiaga ken du ko nax niari yoon », mais le sénégalais en général est une prostituée qui passe tout son temps à se faire bluffer. Et paradoxalement, il croit toujours qu’il est plus intelligent que les autres… « Est plus bête celui qui se croit toujours plus intelligent que tout le monde ». *Xippil xool, yewoul bokk, mi ngi naac, ya ngi nelaw *!
Littéralement= *réveilles toi, ouvres les yeux et regardes, il se fait tard et tu dors toujours*

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https://www.youtube.com/watch?v=n6hHDr8LeRo&NR=1